Refuser l’accès d’un lieu à un chien guide d’aveugle est interdit par la loi. Pourtant, les personnes déficientes visuelles en font l’expérience au moins une fois par semaine.
C’est l’un des enseignements de la première enquête nationale sur l’accessibilité des maîtres de chiens guides d’aveugles.
En France, environ 1 500 personnes aveugles ou malvoyantes ne se déplacent qu’avec l’aide d’un [chien guide]. Un “compagnon” auquel certains établissements recevant du public ERP continuent de refuser l’entrée, limitant de facto la liberté de déplacement de leur maître. Pour mieux mesurer l’ampleur du problème, la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles (FFAC) a réalisé une enquête nationale : du 12 au 27 février 2013, 119 maîtres de chiens guides d’aveugle] ont testé 1 044 lieux ouverts au public (commerces, services publics, transports, etc.).
Au moins une difficulté d’accès par semaine
Résultat : dans 15% des cas, les maîtres de chiens guides rencontrent des difficultés pour accéder au lieu souhaité, soit qu’ils doivent justifier la présence de leur chien (dans 8,8% des cas), soit qu’on leur barre définitivement l’accès (dans 6,7% des cas). De telles situations sont récurrentes dans les hôtels (24% des cas), les taxis (33%) et les maisons d’hôte (40%). « Cela représente au moins une difficulté d’accès par semaine, en moyenne, pour les maîtres », souligne la FFAC qui réclame un rappel général de la loi. Interdire l’accès d’un [chien guide] et de son maître dans un lieu ouvert au public est en effet passible d’une amende de 3e classe (de 150 à 450 €). « Loi ou pas loi, pas de chien guide ! », s’est pourtant entendu dire l’une des enquêtrices à la porte d’un hôtel à Dijon.
La FFAC vient de remettre à Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, une pétition signée par 24 000 personnes demandant la reconnaissance officielle du statut de [chien guide].
Aurélia Sevestre – Photo DR
source : faire face.fr