(passage protégé ou place de parking ?)
Connaissez –vous le charme des vieux villages perchés sur une colline ? L’environnement y est bucolique et plein de charme, mais les rues sont étroites et avares de trottoirs. Chacun le sait, place à Sa Majesté la Voiture. Les déficients visuels se débrouillent tant bien que mal, se heurtant aux potelets divers et variés jalonnant les voies et les places. Si ce déficient visuel est adepte du déplacement libre et autonome, il fait le maximum pour mémoriser les obstacles permanents et il met en éveil sa concentration pour s’y promener.
J’habite un de ces villages, et reconnaissez moi dans une de ces personnes déficientes visuelles. Allez vous me croire ? ce jour-la, je descendais du bus. Pour rejoindre le centre du bourg, il me faut repérer sur le trottoir où je viens de descendre des “potelets-stérilisateurs-de-rétinopathes”. Ces potelets me place juste devant le passage protégé traversant une petite rue. De l’autre côté de ce passage les mêmes potelets jumeaux. Facile, non ? Sauf quand une brave dame se goure et prend les passages piétons pour une place de parking ! Je suis un peu perdue et tâtonne sans repères à la recherche des potelets d’en face pour me replacer au bon endroit, je grogne quelque peu. La dame apparaît alors :
– avez-vous besoin d’aide ?
– la meilleure aide que vous pourriez m’apporter est de ne pas encombrer le passage protégé.
– Faut pas exagérer quand même , vous avez de la place à côté !
– Ben voyons, laquelle de nous 2 exagère le plus ?
Départ pétaradant de la voiture. Bye bye, Madame Sans Gêne.
Épilogue : encore un peu sous le choc, je raconte cette histoire au commerçant pourtant fort compréhensif à qui je rends visite. Que croyez-vous que fut sa réaction ? “Elle n’avait pas tout à fait tort ” dit-il !
Et vous, qu’en pensez-vous ?