Sur l’espace public, les aménageurs laissent de moins en moins de place aux piétons. Entre potelets, bacs à fleurs, poubelles, lampadaires, panneaux, etc., se déplacer sur un trottoir relève du parcours du combattant. Mettre la pédale douce sur le mobilier urbain, en l’alignant davantage, ferait du bien à tout le monde.
Les aménageurs urbains n’estiment pas les citoyens responsables. Aussi, installent-ils partout des garde fous. Pour notre soi-disant bien, des potelets bordent les trottoirs afin d’empêcher les automobilistes de se garer sur les trottoirs, devant une sortie d’école ou tout autre lieu empruntable par un piéton. De même, risques d’attentats obligent, ils parsèment les abords de la voie publique de bacs à fleurs qui, certes végétalisent nos villes, mais nous imposent un gymkhana épuisant. En effet, ce mobilier urbain vient s’ajouter aux poubelles, panneaux, bancs, lampadaires qui, déjà, entravent passablement notre circulation.
Infantilisation coûteuse
Les intentions de ces aménageurs sont louables, mais trop de bienveillance infantilise parfois. Comme cela se pratique Outre-Atlantique, une verbalisation des véhicules mal stationnés serait préférable. Pour nous, mais aussi le contribuable. Non seulement les impôts trouveraient un autre emploi que ce mobilier souvent inutile, mais les municipalités en profiteraient pour baisser leur fiscalité locale, tout en renflouant leurs caisses en cas d’infraction par les automobilistes. Ce serait « gagnant-gagnant ».
Le mot « d’ordre » s’impose
Mentionnons un autre souci : le « surprise-surprise » à chaque pas, est fatigant et périlleux pour les bijoux de famille des hommes, la résistance des cannes, etc. La raison ? Le mobilier urbain manque de hiérarchisation. Il y en a partout et ce, dans un désordre total. Impossible de prendre des repères, à chaque lieu son ordonnancement. Un semblant d’alignement serait appréciable pour les cantonniers quand ils nettoient, pour les parents transportant leurs enfants en poussette et pour les déficients visuels qui pourraient ENFIN se déplacer l’esprit serein. On veut y croire !
Extrait de La Canne Déchainée – n°2 – Janvier 2020