Nous sommes en gare de Poitiers. Un agent, cheminot ou employé d’un service prestataire, m’accompagne jusqu’à mon siège.
Ma place est occupée. On compare les billets ; il y a apparemment un doublon. On conclut hâtivement qu’il s’agit d’une erreur informatique… Comme toujours, Nordine a tort ! Je suis un peu surpris, mais je fais confiance aux voyants : à leur place je ferais attention à tous les détails… Et puis nous n’avons guère le temps de mener l’enquête plus en profondeur ; le train pour Massy TGV dans lequel je pense avoir pris place va bientôt partir. Je suis installé à une autre place et c’est l’essentiel.
L’énigme s’explique lors du contrôle des titres de transport : je devrais être dans une autre rame, une rame qui file derrière nous… Je suis dans un TGV à destination de Paris-Montparnasse ; il traversera certes la gare de Massy, mais sans s’y arrêter. Le problème est que j’y ai une correspondance pour Lyon. Je laisse le soin au contrôleur de trouver une solution : prise en charge à Montparnasse, taxi pour changer de gare, installation dans un TGV au départ de la gare de Lyon… c’est en apparence compliqué à organiser… Trente minutes plus tard au moins, le contrôleur revient vers moi avec une solution beaucoup plus triomphale : nous avons un peu d’avance et pas de train devant nous, m’annonce-t-il, alors nous ferons un arrêt exceptionnel en gare de Massy, il sera bref mais il m’aidera à descendre.
« Vous faites cela souvent lui demandé-je ?
– D’habitude, c’est pour les ministres me répond l’agent SNCF… »
C’est ainsi que je fus débarqué dans une gare de Massy TGV déserte ; c’était impressionnant !.. L’annonce d’un arrêt exceptionnel a fait au moins quelques heureux, puisque des passagers ont profité de l’opportunité pour descendre en même temps que moi. Aussitôt pris en charge par le service d’assistance, j’ai attendu en toute tranquillité, le train qui devait comme prévu me conduire à Lyon.
Jean-Paul Chanel