Autonomie, sécurité et liberté de déplacement

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Piéton vers une stratégie pour le Grand Lyon

Intervention de Thérèse Rabatel, élue Grand Lyon groupe GAEC
(13 janvier 2014)

Rapport 2014-4400 : vers une stratégie piéton à la Communauté urbaine de Lyon :

Monsieur le Président, chers collègues,

La marche représente un tiers des déplacements dans l’agglomération lyonnaise, et la moitié des déplacements dans le centre Lyon-Villeurbanne, et elle se développe. Cela est très positif, et c’est en partie lié à tous les travaux d’amélioration réalisés pour faciliter la marche qui viennent d’être énumérés et que je ne vais pas reprendre.

Les chiffres donnés dans le Rapport sur l’amélioration de l’accessibilité des cheminements pour les personnes handicapées – c’est-à-dire aussi pour nous tous vieillissants ou temporairement malades ou fatigués ou encombrés – sont aussi à souligner : 42 millions d’euros dépensés dans ce mandat pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics, ce n’est pas rien, avec notamment 2500 abaissements de trottoir très demandés.

La collectivité a fait des efforts, mais je rappelle que le cheminement des personnes aveugles reste gêné tout particulièrement par le comportement égoïste d’automobilistes qui se garent sur les trottoirs et les passages piétons. Que de bleus sur les corps des personnes aveugles liés à ces heurts douloureux ! Je demande aux villes d’utiliser la fourrière face à ceux qui se conduisent de cette façon aussi négligente et individualiste. Et j’espère que M. Valls et Mme Carlotti – à qui nous avons écrit en commun avec mon collègue JL Touraine – augmenteront enfin fortement le prix des amendes pour ces 2 cas de mauvais stationnement. A moins que ce ne soit nous-mêmes et la future Métropole qui le fassions, si la loi attribue la fixation du montant des infractions du niveau de l’Etat aux collectivités territoriales.

Autre remarque : il faut donner une grande attention à la qualité des revêtements pour éviter les sols glissants comme devant l’Hôtel de ville de Lyon et la place Pradel. Ni trop lisse ni trop granuleux ce qui gêne les fauteuils, il faut tenir entre les deux et tester les revêtements avec les habitants et les associations de personnes handicapées, ce qui s’est beaucoup développé pendant ce mandat avec l’aide du vice-président Gérard Claisse.

Un moins bon chiffre concernant les déplacements est que 20% des déplacements motorisés concernent encore des déplacements de moins de 1km.
Nous avons donc encore de la marge de progression, et ce Rapport de stratégie piéton est le bienvenu, faisant le bilan de ce qui a été réalisé et proposant des perspectives nouvelles et renforcées.

Le groupe GAEC souscrit aux propositions faites dans ce Rapport, propositions d’ampleur sur la marche mais aussi sur son contexte, c’est-à-dire l’aménagement urbain en général. Par exemple, inciter à la marche entraîne de planifier la ville des courtes distances, avec des services rapprochés des citadins, ce qui n’est pas anodin et pas toujours évident quand nationalement on supprime des guichets SNCF ou de poste ou de banque… Il y a là quelques contradictions à gérer. Il faut donc penser à la question de la création de bouquets de services qui réunissent en un même lieu le plus possible de services à la population, pour lui éviter de se déplacer en tous sens. Nous le faisons par exemple dans nos projets de réaménagement des gares avec les magasins et services publics nécessaires.

Les politiques de déplacement sont aussi des politiques qui jouent sur l’espace et le temps, des politiques que j’avais initiées dans le précédent mandat sur le Grand Lyon ; et je formulerai 2 propositions sur le temps de déplacements sur lesquels nous devrions plus communiquer car le temps est un facteur de sélection fondamental pour l’utilisation des différents modes de déplacement par les habitants:

– Il faudrait communiquer plus sur l’idée qu’il faut compter le temps réel d’un parcours en voiture, c’est-à-dire le temps d’aller la chercher + le temps de la circulation + le temps de garer la voiture ; cela peut allonger fortement le temps imaginé au départ ! Cela nécessite des enquêtes temps sur le même trajet avec les différents modes de déplacement et à différents horaires dans la journée ; en période de pointe, cela vaut vraiment le coup de marcher à pied
– Il faudrait aussi communiquer avec de nouveaux panneaux : des panneaux de signalisation temporels indiquant les lieux vers lesquels on veut aller et le temps à pied : par exemple Perrache/Bellecour : 12mn

Dans un autre domaine, il faudrait aussi communiquer sur l’intérêt économique de la marche dont on n’a pas toujours conscience: la marche est un moyen de déplacement gratuit ; les aménagements urbains pour la marche sont moins coûteux que pour les autres modes de déplacement; et la marche stimule le commerce de proximité.

Ce que je dis là s’inscrit totalement dans les 4 axes définis par notre nouvelle stratégie piéton.

Je termine en rappelant que tout déplacement commence et finit à pied ; la marche concerne donc quasi toute la population! Le soin mis à la facilitation de la marche pour des déplacements à pied plus sûrs, plus confortables, plus efficaces et plus rapides est un critère important de la réussite des aménagements urbains et de la vie en ville. C’est ce que propose notre stratégie.