Autonomie, sécurité et liberté de déplacement

En simple aveugle, article du journal international de médecine

Washington, le samedi 9 février 2013

Tommy Edison porte un nom prédestiné. Comme son illustre homonyme, il est un passionné de cinéma. Et comme lui, il est assez révolutionnaire : il est le premier critique de cinéma aveugle. Sur son blog, qui connaît un succès croissant, non seulement auprès de non voyants mais désormais également au-delà, il propose des chroniques de films qu’il n’a jamais vus, puisqu’il souffre de cécité depuis sa naissance. C’est grâce à l’audiodescription AD que Tommy Edison, qui a accordé cette semaine une interview au célèbre magazine Vice, peut découvrir les films. Bien sûr, ses commentaires ne s’attachent essentiellement qu’au dialogue et au scénario. Si pour beaucoup de films d’action, la porté de ce type de critiques est mince, cette « restriction » permet cependant de ne pas se laisser aveugler par certains effets spéciaux bluffant mais finalement relativement limités d’un point de vue artistique. Le handicap de Tommy Edison lui permet également d’avoir parfois une vision plus juste du talent de certaines actrices. Ainsi il ne comprend guère l’engouement d’Hollywood pour la starlette Kim Khardashian dont il ne connaît pas la superbe plastique et préfère donner sa préférence à Mila Kunis dont il dit avec humour : « Je ne l’ai jamais vue, mais je l’adore ! ». Si une expérience telle celle de Tommy Edison est possible c’est qu’aux Etats-Unis (comme en Grande-Bretagne) quasiment tous les cinémas sont équipés en système d’[audiodescription] [AD], alors qu’on ne compte pour toute la France que deux à trois séances par semaine selon l’Association Valentin Haüy dédiée aux aveugles.

M.P.