Extrait d’un article de Jessica Lopez :
“Régression”, “discrimination” : l’adoption le 1er juin 2018 en première lecture à l’Assemblée nationale d’un article de la loi ELAN qui réduit à 10%, contre 100% aujourd’hui, le nombre de construction de logements accessibles aux personnes à mobilité réduite passe mal. Selon ce projet de loi, au sein de chaque bâtiment à usage d’habitation ou à usage mixte, seuls un dixième des logements neufs devront être accessibles, tandis que les autres devront être “évolutifs”, c’est-à-dire adaptables à la perte d’autonomie et au vieillissement (cloisons amovibles…). Une notion encore très floue (lire la suite…)
Et quand on entend dire, mercredi 13 juin, aux Assises de l’Accessibilité, de la part d’un représentant de la Délégation ministérielle à l’Accessibilité : « Comment rentrer dans une qualité d’usage, dans une qualité de la prestation qui aille au-delà du strict cadre réglementaire ? » on a envie de rire. On se dit qu’il vaut mieux entendre ça que d’être sourd (ou encore le lire sur le joli Power Point que d’être aveugle…) Rien n’a bien sûr été dit, dans ce temps de restitution, sur la loi ELAN ! Qu’on commence déjà par ne pas être en régression par rapport à la loi, avant de faire semblant de vouloir aller au-delà ! Ces sous fifres des ministères ne sont décidément que dans les mots, et dans d’autres préoccupations. Le gouvernement s’est tout simplement exécuté, comme toujours, devant les lobbies, ici ceux du BTP et des promoteurs. Faire à moindre coût, c’est leur obsession. Et puis l’adaptation à postériori, c’est tout un marché. Évidemment que la plupart des acheteurs sont valides ; mais lesquels le seront encore, 30 ou 40 ans après leur acquisition ? Bref, on voit bien que les moins valides font partie de ce « rien » dont parlait le président, dans un discours qui donnait le ton il y a un an à Bercy.
Jean Paul CHANEL