Le rendez-vous était fixé aux confins de la métropole, à Vénissieux à la limite de Saint-Fons. Il n’est pas facile pour une personne aveugle de trouver un tel site, surtout lorsque l’endroit est très peu fréquenté. Peu de passant pour se faire guider.
la place des Terreaux sera complètement refaite. Une zone piétonne s’étendra depuis l’Hôtel-de-Ville jusqu’à la galerie à l’ouest de la place. Au milieu de cette zone, un alignement de 15 ou 16 micro-fontaines traversera la place d’Est en Ouest.
Autour de cet espace piéton central, des plots de granite d’une quarantaine de centimètres de diamètre et d’environ 50 cm de hauteur délimiteront l’espace tous les 1,40 mètre.
Toutes les zones piétonnes seront délimitées par une bande en léger relief.
Le principe est que la place est une zone dite apaisée, et que les piétons peuvent traverser n’importe où.
Nous devions donner notre avis sur le matériaux recouvrant les micro-fontaines de la place des Terreaux et sur la délimitation de l’espace piéton et de la chaussée.
J’ai indiqué que les plots posait un risque de blessure, le haut de ceux-ci arrivant juste au niveau des genoux.
Matériaux des micro-fontaines
Les micro-fontaines sont des jets d’eau verticaux d’environ deux mètres de hauteur et s’étalant tout autour sur environ 1,50 mètres. L’eau est projetée à partir d’une grille au sol et recueillie par une vaste vasque d’environ quatre mètres de diamètre. Cette vasque est en légère pente vers la grille du centre afin de recueillir l’eau. Il nous a été précisé que les micro-fontaines ne fonctionneront qu’en dehors des périodes d’hiver.
Il nous a été demander de tester le matériaux constituant ces vasques afin que les personnes aveugles puissent les détecter.
Pour moi, testeur pour Point de Vue sur la Ville, les matériaux ne permettent pas une localisation des micro-fontaines. J’ai demandé à ce qu’un léger dénivelé négatif marque le bord des vasques. En effet, si la canne blanche ou le pied détecte un léger creux, nous serons alertés d’un danger. J’ai rappelé le principe général :
“lorsque nous détectons un dénivelé, en haut nous sommes en sécurité, en bas nous sommes en danger”.
Ma demande n’a pas été acceptée pour cause d’esthétique.
Les personnes déficientes visuelles devrons être très prudentes pour ne pas se faire copieusement tremper.
Délimitation des zones piétonnes
Il était proposé trois types de bandes en pierre pour marquer la limite trottoir-chaussée. Bien sûr, j’ai indiquée celle donnant le maximum de relief, afin qu’elle soit détectable à la canne.
Restait le problème de la latéralisation : Si je suis aveugle, comment savoir de quel côté je me trouve ? Suis-je sur l’espace piéton ou sur la chaussée ?
J’ai demandé à ce qu’une pente douce se trouve côté trottoir et que le ressaut soit côté chaussée. Impossible de placer une pente douce, m’a-t-on répondu.
J’ai alors proposé que la bande qui est large d'”une vingtaine de centimètres soit posée en légère pente, c’est-à-dire que le côté trottoir soit au niveau du sol, et le côté chaussée soit surélevé.
Le représentant du CARPA a rétorqué que cette situation provoquerait un basculement des fauteuils roulants des personnes tétraplégiques et n’était pas acceptable.
Un compromis n’étant pas possible, j’ai quitté les lieux avant la dispersion du rassemblement.
En conclusion, les personnes déficientes visuelles vont avoir de plus en plus de difficultés à circuler en toute sécurité.
J’ai évoqué le problème du contraste, mais comme aucune personnes malvoyante n’était présente, il n’a pas été possible de vérifier ce point.
Alain Carlier