Autonomie, sécurité et liberté de déplacement

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Zones apaisées pièges à mirauds

Place bellecour grande allée sans repères

Les zones apaisées comprennent :

Les zones 30

Les zones de rencontre

Les aires piétonnes

Le code de la route s’est construit sur des règles visant le comportement des automobilistes et la fluidité de la circulation automobile. La place des piétons et des cyclistes n’était alors définie que dans ses liens avec la circulation motorisée.

Une nouvelle orientation, en faveur de la sécurité routière et de la prise en compte de la vie locale, a conduit, en 1990, à abaisser la vitesse de 60 à 50 km/h en agglomération et à introduire, dans le Code de la route, les [zones 30] et les [aires piétonnes]. Depuis, les pratiques ont encore évolué : la société se soucie désormais d’un développement durable qui passe par une mobilité en mode doux pour les trajets en milieu urbain.

Les zones apaisées contribuent globalement à :

  •  Sécuriser l’espace public en réduisant la vitesse des véhicules ;
  • Améliorer la cohabitation entre tous les usagers ;
  • Favoriser la pratique du vélo et de la marche ;
  • Rendre les rues plus sûres, plus accueillantes, plus apaisées, et à améliorer la qualité de vie des riverains ;
  • A un effet positif sur l’environnement (nuisances sonores et pollution moindres) ;

Par contre, elle n’est pas appréciée des personnes déficientes visuelles :

  • L’entrée et la sorties de ces zones, annoncées par une signalisation visuelle n’est pas visible par ces personnes ;
  • La disparition des feux tricolores dans ces zones génère des problèmes d’orientation des aveugles qui n’ont plus le nom de la rue délivré par la synthèse vocale du feu, Elle crée, chez ces personnes, une angoisse qui les bloque dans la traversée des rues ;
  • Les chiens guides d’aveugles n’ont plus le repère des passages piétons ;
  • La vitesse limitée n’est pas souvent respectée.

Les zone-30

La [zone 30] permet la circulation de tous les usagers. La vitesse est limitée à 30 km/h et les chaussées sont à double sens pour les cyclistes (sauf dispositions contraires). L’espace urbain est censé être aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse. 

La [zone 30 ] ne concerne pas seulement une rue mais, toute une zone où la vitesse est limitée à 30 km/h tant qu’un panneau de sortie n’est pas rencontré.

Les piétons doivent circuler sur les trottoirs, ils peuvent traverser la chaussée n’importe où, dès lors qu’aucun passage piéton ne se situe à moins de 50 m. Les véhicules doivent leur céder la priorité lorsqu’ils manifestent l’envie de traverser, mais les piétons n’imposent jamais l’arrêt à un véhicule. 

Cette situation est compliquée pour une personne déficiente visuelle.

Avant de traverser, le piéton vérifie toujours des deux côtés qu’aucun cycliste n’arrive. Les Cyclistes peuvent remonter une rue en contre-sens dès lors que la signalisation l’autorise (panneau, marquage au sol).  

Cette situation représente un danger pour les personnes déficientes visuelles.

Les conducteurs de véhicules motorisés ne doivent pas dépasser 30 km/h, quid des contrôles. Ils restent vigilants et prudents notamment vis-à-vis des usagers plus vulnérables. 

Ils sont censés céder la priorité aux piétons qui manifestent l’envie de traverser (même en dehors d’un passage piéton) et doivent s’attendre à croiser des cyclistes remontant les rues à sens unique.

Aveugles et Malvoyants :

  1. Ils ne sont pas informés de l’entrée et de la sortie d’une telle zone, ne pouvant pas lire les panneaux de signalisation ;
  2. Ils ne savent plus où traverser la chaussée ;
  3. Ils n’entendent pas arriver les cyclistes ;
  4. Ils ont des difficultés à s’orienter ;
  5. Les véhicules et les vélos représentent une source d’anxiété pour les aveugles, d’autant que les cyclistes peuvent rouler à contre-sens.

La zone de rencontre

La [zone de rencontre] prétend permettre la circulation de tous les usagers.

Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules (sauf véhicules d’intervention et tramway).

La vitesse est limitée à 20 km/h.

Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes (sauf dispositions contraires). Ils sont censés respecter la priorité des piétons et leur céder le passage.

Les conducteurs des véhicules motorisés ne dépassent pas 20 km/h, Ils respectent la priorité des piétons, et leur cèdent le passage.

Le désordre généré par ce mélange d’usagers différents, contribue à la perte de repères des personnes mal et non voyantes.

Les cyclistes ne sont pas repérables par les aveugles et les malvoyants car trop silencieux, à contre-sens ils sont surprenants.

Il est difficile, pour un automobiliste, de respecter une vitesse aussi faible de 20 km/h. Lorsqu’ils repèrent un aveugle souhaitant traverser la chaussée, certains automobilistes ont tendance à accélérer, craignant d’être retardés.

L’aire piétonne

L'[aire piétonne] est une zone réservée à la circulation des piétons, de façon temporaire ou permanente. Les piétons sont prioritaires sur les véhicules (sauf véhicules d’intervention et tramway).

Seuls sont autorisés les cyclistes et la circulation des véhicules motorisés pour la desserte interne de la zone. Ils doivent circuler à l’allure du pas.

Le stationnement y est interdit, à l’exception des vélos sur les emplacements aménagés.

Les piétons peuvent circuler sur toute la largeur de la rue. Ils sont prioritaires sur les véhicules (sauf tramway et véhicules d’intervention). Bien qu’ils puissent rester statiques, ils évitent de bloquer la circulation.

Les cyclistes doivent rouler au pas et ne gênent pas les piétons qui sont prioritaires. Ils leur cèdent le passage. Ils peuvent remonter une rue en contre-sens dès lors que la signalisation l’autorise (panneau, marquage au sol).

Les conducteurs de véhicules motorisés ne sont autorisés à entrer dans l'[aire piétonne] que pour assurer la desserte interne (livraison, accès garage…).

Ils sont censés circuler à l’allure du pas. Ils restent vigilants et prudents vis-à-vis des piétons et cyclistes.

Ils respectent la priorité des piétons, et leur cèdent le passage. Si des piétons les empêchent de progresser, ils doivent attendre patiemment.

Les véhicules motorisés et les cyclistes surprennent  les personnes déficientes visuelles qui ne s’attendent pas à les rencontrer sur une [aire piétonne].

Les zones de stationnement pour les vélos, présentes sur ces aires, sont des obstacles compliqués pour les aveugles et les malvoyants. Cela ressemble à un piège.

Lorsque des tramway ou des bus circulent sur ces zones, l’espace doit comporter des trottoirs ou un dénivelé positif suffisant pour être détecté à la canne blanche et aux pieds par les personnes atteintes de déficience visuelle. Ces espaces surélevés, les rassurent.

Il doit exister un cheminement libre de tout obstacle, qui se situe généralement au centre de la voie. Si une rigole d’évacuation des eaux pluviales est présente au milieu, elle pourra constituer une bande de guidage efficace pour les aveugles et malvoyants.

Conclusion

Automobilistes et cyclistes doivent posséder un sens civique suffisant pour respecter ces règles.

Si les zones apaisées améliorent la cohabitation entre tous les usagers, ce n’est pas le cas pour les personnes déficientes visuelles. Censées favoriser la pratique de la marche, ces zones sont plutôt, pour elles,  une source d’angoisse et de stress.

Contrairement aux personnes valides, les zones apaisées ne le sont pas pour ces personnes. Elles ne leur rendent pas les rues plus sûres, encore moins accueillantes. 

Les aveugles et les malvoyants sont découragés de sortir de chez eux et, en conséquence, sont incités à utiliser [Optibus], le service de transport à la demande des personnes handicapées lyonnais qui est déjà saturé.