Gladys, administratrice de Point de Vue sur la Ville, était présente et témoigne :
> Oui, moi, j’y suis allé, et cette fois je n’ai pas laissé passer ! J’ai eu l’impression que cette année, il y avait un peu plus d’écoute et d’intérêt pour nos difficultés.
> J’ai pu parler au nom de Point de Vue sur la Ville à propos de certaines aberrations liées à l’accessibilité, et de l’insuffisance dans le respect des normes seules, mais qu’il y a tout une réflexion à faire autour, et avec nous (j’ai donné l’exemple des places de parking handicapées faites sur des pentes juste pour respecter les cotas). J’ai essayé d’expliquer qu’il y a des personnes handicapées expertes en accessibilité, des associations bénévoles, mais que ceux qu’on estimera souvent plus légitime de rémunérer seront des cabinets tenus par des personnes valides, et j’ai tenu à soulever cette discrimination au travail, bien qu’à la Plénière ensuite, on nous a fait comprendre que travail et emploi était différent. J’en ai alors là encore remis une petite couche : pourquoi des personnes handicapées devraient forcément plus travailler en bénévole que des valides ? Et quand on m’a répondu à coup de chiffre énorme de travailleurs handicapés, je n’en suis pas restée là, reposant la question : parmi ces nombreux travailleurs handicapés, sait-on combien sont en CDI, en CDD, combien on dû quitter leur travail à cause de l’évolution du handicap ? Combien vont le quitter ? Combien de temps restent-ils sur un même lieu de travail ? Combien s’entendent avec leurs collègues sans tension ? Combien d’emplois différents ont-ils dû faire ? Et on a dû presque m’arracher le micro ! On m’a répondu sur le nombre de CDI, mais pas sur toutes les autres questions.
> J’ai parlé aussi au nom de l’association Ludiversité et en mon nom propre, sur la création d’emploi solidaire et social, par la tentative compliquée de créer son propre poste lorsque le marché du travail ordinaire vous rejette d’une fois sur l’autre. J’ai expliqué toutes les difficultés qu’on peut avoir par rapport à une personne valide concernant par exemple toute la partie déplacement, prospection, administrative, accès informatique, et que cela nécessite davantage de temps, d’énergie, d’aide technique et humaine, et que c’est finalement souvent peu viable, contrairement à ce qu’il avait été dit aux 1ers états régionaux l’an derniers.
> Enfin, j’ai parlé en tant que maman déficiente visuelle, reprenant une intervenante pour une inclusion à tout prix en milieu ordinaire scolaire. J’ai expliqué qu’ayant moi-même connu les deux milieux, il me semble important que chacun fasse l’expérience des deux, avec chacun leurs avantages et inconvénients, et que chaque enfant, avec son vécu et sa personnalité, ne vivra peut-être pas les choses de la même façon, et n’aura pas forcément les mêmes besoins qu’un autre.