Lorsqu’elle se déplace dans la rue, la personne déficiente visuelle utilise un certain nombre de stratégies avec sa canne pour identifier des indices facilitant son déplacement. Cependant de nombreux obstacles jalonnent son parcours pour accomplir son trajet.
Quelles sont les difficultés pour prendre les transports en commun ?
- Localiser l’entrée d’une station de métro, un arrêt de bus ou de tramway.
- Accéder au portillon d’accès au quai.
- Trouver la porte pour entrer dans le véhicule et l’ouvrir dans le cas des tramways.
- Trouver la borne de compostage qui change suivant le mode de transport.
Comment accéder aux informations visuelles de direction ?
À ces modalités pratiques s’ajoutent les problèmes d’accès à l’information qui est essentiellement visuelle.
Dans les stations de métro, les déficients visuels ne peuvent pas profiter des indications de direction qui sont toutes visuelles. Sans indications sonores, dans le dédale des couloirs, des correspondances et des stations, il est compliqué et presque impossible de s’y retrouver. Souvent la seule solution est de demander, et pour cela il faut pouvoir arrêter quelqu’un.
Depuis 2021, à Lyon, les stations de métro sont équipées de balises sonores permettant de localiser les entrées et sorties.
« Les gens ne s’arrêtent pas toujours, et si quelqu’un s’arrête mais sans rien dire, comment le saurais-je ? Alors je pose une question, et tant que je n’ai pas de réponse je la repose…
Le métro arrive : je dois trouver la porte. Si elle s’ouvre devant moi, tant mieux. Sinon, je cherche à tâtons… »
Trouver un arrêt de bus ou un arrêt de tramway est une autre paire de manches.
Là encore, l’accès à l’information délivrée par les panneaux d’affichage est compromis. Aux arrêts communs à plusieurs lignes, les déficients visuels ne peuvent pas identifier le bus ou tram qu’ils veulent emprunter. Ils ont donc besoin d’indications sonores.
De plus, ils n’entendent pas toujours arriver le bus en raison de la position du moteur à l’arrière du véhicule. L’idéal serait d’entendre un message parlé à chaque arrêt, énonçant de manière audible le numéro du bus à l’approche et sa direction. Malheureusement, tous les arrêts ne sont pas pourvus de bornes Visulys qui restituent vocalement en temps réel l’arrivée du véhicule.
- L’arrivée simultanée de plusieurs bus au même arrêt complique la tâche. Il faut se déplacer pour trouver l’accès au bon bus. Pour le tramway, on doit compter sur la vigilance des autres passagers.
- Les déficients visuels ne mesurent pas l’affluence et ne peuvent pas identifier les places restant disponibles. La recherche de ces places peut entraîner des situations gênantes. C’est pourquoi, certains préfèrent rester debout.
- Pour repérer l’arrêt où ils doivent descendre, les déficients visuels sont dépendants des annonces sonores : si elles sont défaillantes, le chauffeur devra avoir le souci de le signaler aux passagers, ainsi qu’au service technique qui assure la maintenance du véhicule. Si la ligne est empruntée fréquemment par la personne déficiente visuelle, celle-ci utilisera tout ce qu’elle peut pour se repérer sur son trajet : rond-point, ralentisseur, revêtement de la chaussée…
Comment les professionnels des transports en commun peuvent-il rendre le voyage plus agréable ?
- Conseils aux conducteurs de bus : préciser le numéro du bus dans lequel la personne aveugle monte et sa direction. À l’arrivée, stopper le bus près du trottoir, de manière à ce que les issues soient libres. Pas d’obstacles, pas de voitures stationnées, pas de travaux, pas de potelets en bordure de trottoir…
- Conseils aux traminots : être attentif aux personnes utilisant une canne blanche ou un chien guide, et prendre le temps de vérifier qu’elles ont pu entrer et être en sécurité, avant de redémarrer. Redoubler de vigilance le soir, car les voyageurs étant moins nombreux, une aide potentielle est plus rare. De plus, l’absence de trottoir bordant les voies de tram présente un grand danger. Il faut donc redoubler de vigilance en présence d’un piéton déficient visuel.